Son travail utilise diffĂ©rents mĂ©dias comme la vidĂ©o, la photographie, le dessin, les captures dâĂ©cran et les sites Web. Recueillant des donnĂ©es, des images et des objets, elle Ă©labore de nouvelles situations et fictions : scrollant et cliquant comme une touriste en ligne, elle parcourt ces aires de jeu dynamiques, faisant ressortir leurs incongruitĂ©s ou dĂ©tournant leur usage vers des fins poĂ©tiques ou des expĂ©riences sociales. Paysages et objets sont triĂ©s, modifiĂ©s et mis en forme pour devenir les points de dĂ©part et les lieux de son travail, dans ou hors de lâĂ©cran.w. marionbalac.com
DĂFENSE J'OUBLIE TOUTDans le premier collage proposĂ© par Marion Balac, des photomontages superposant serviettes et peignoirs sur couchers de soleil s'intĂšgrent dans le quartier d'affaires parisien de la DĂ©fense sans en modifier la construction ni dĂ©naturer la gĂ©ographie du lieu. Le deuxiĂšme collage est une prolongation du premier, dĂ©formĂ© dans une logique de brouillard, de fondu, de glissement des plans jusqu'Ă ce que sa profondeur se brise dans l'exercice de la vue 3D.
Julien Toulze diffuse majoritairement ses créations par le biais des réseaux virtuels en leur injectant une consistance factice. Attentif à l'imagerie des bugs digitaux mais aussi aux effets visuels consécutifs à des vacuités ophtalmologiques, le plasticien tend à reproduire ses observations.w. julientools.tumblr.com
TROP BON, TROP KOONS Le Trou Normand : projet de sculpture cadeau gĂ©ante devant ĂȘtre installĂ©e devant le Mont SAint-Michel en hommage aux victimes de la route. La Bretagne sera exonĂ©rĂ©e des frais de fabrication. God's Lillipops : projet de sculpture cadeau gĂ©ante pour la ville de Paris en hommage aux alpinistes. DĂ©ductions d'impĂŽts possible.Cats in the Cradle : projet de sculpture gĂ©ante pour chaton mignon dans la CathĂ©drale de Saint-Ătienne de Bourges.
Ses travaux portent sur la construction d'une fiction permanente, qui admet elle-mĂȘme qu'elle est fausse. Les mĂ©canismes du faux et de l'artifice se retournent contre eux-mĂȘmes, exposent leurs rouages afin de rejeter et d'attirer le spectateur dans un paradoxe du dĂ©cor.w. raphaelfabre.com
BESIDE THE GOLDEN DOORLa Statue de la LibertĂ© fut construite pour ĂȘtre le symbole universel de lâaccueil des peuples opprimĂ©s, de la tolĂ©rance et de lâĂ©galitĂ©. Accueillant les nouveaux arrivĂ©s cherchant le rĂȘve amĂ©ricain, elle Ă©tait un cadeau de la France pour cette nouvelle nation pleine de promesses. ConsidĂ©rant les circonstances actuelles, dans une annĂ©e oĂč le gouvernement de Donald Trump a montrĂ© tant de fois sa fermeture et sa violence envers lâĂ©tranger, ce travail propose de faire disparaĂźtre virtuellement ce symbole devenu aujourdâhui vide de sens. Peu aprĂšs la crise ICE (Immigration and Customs Enforcement) qui a causĂ© lâenfermement et la sĂ©paration de nombreux enfants trĂšs jeunes de leurs familles Ă la bordure mexicaine, environ 2000 photos panoramiques du monument sans la statue sont ajoutĂ©es sur Google Street View.Ă travers un faux profil sous le nom dâAuguste Bartholdi, sculpteur de lâĆuvre originale, le but est dâinonder lâemplacement Street View afin de maximiser les chances quâun autre utilisateur tombe dessus. Ainsi, au lieu de voir la cĂ©lĂšbre statue, un certain nombre de gens peuvent ĂȘtre surpris par des vues du monument absent, transformĂ© en mausolĂ©e silencieux, un fort nâaccueillant plus personne.
Plasticienne et éditrice indépendante, Bérénice Serra développe une recherche à la fois plastique et théorique qui propose de repenser le contexte de production et de diffusion des contenus artistiques au regard des dynamiques d'éditorialisation qui s'appliquent aux environnements numériques.w. bereniceserra.com
LES EXPĂDITIONNISTESSur les vues de l'Ăźle d'Heimaey, au large de l'Islande, le traditionnel maillage du crĂ©dit ©Google a Ă©tĂ© remplacĂ© par les noms des expĂ©ditionnistes ayant documentĂ© l'Ăźle inaccessible Ă la voiture de l'entreprise amĂ©ricaine. Tel un gĂ©nĂ©rique, Ă la fin d'un film, l'ensemble des crĂ©dits prĂ©sents sur chaque image publiĂ©e insiste sur le rĂŽle de ces anonymes qui alimentent chaque jour la plateforme Google Street View.
Passant des murs de sa chambre aux murs de sa ville, il ne cesse d'Ă©crire des mots, des phrases ou coller des images. S'Ă©tant formĂ© lui-mĂȘme aux diffĂ©rentes techniques de peinture, de la vidĂ©o et de la sĂ©rigraphie, il rĂ©alise des oeuvres dans des friches et lieux abandonnĂ©s.w. mardinoir.blogspot.com
ICI LA ZADIci prĂ©cĂ©demment : la cabane Bison FutĂ©, dans une prise de vue datant de 2009 sur la route dĂ©partementale D281, la cĂ©lĂšbre route des Chicanes a Ă©tĂ© dĂ©blayĂ©e par les zadistes eux-mĂȘmes aprĂšs l'abandon officiel du projet d'aĂ©roport en janvier.Ici c'est non :se trouve devant la Vache Rit, lieu collectif d'organisation pour la lutte contre l'aĂ©roport. On y voit le cĂ©lĂšbre logo de l'avion et la formule "aĂ©roport NON !" Ce symbole a dĂ©passĂ© les limites de la ZAD au fil des annĂ©es et des mobilisations locales, rĂ©gionales et nationales !Ici non marchĂ© : est un carrefour de la ZAD oĂč chaque vendredi les habitants Ă©changent ou vendent, Ă prix libre, ce qu'ils ont produit.Ici prĂ©alablement : est une rĂ©fĂ©rence aux diverses barricades rĂ©guliĂšrement montĂ©es pour entraver l'avancĂ©e des gendarmes et les engins de dĂ©molition depuis 2012, et actuellement pendant cette deuxiĂšme phase d'expulsion. LĂ le panneau est placĂ© sur la D42, route contournant la zone au sud est.Ici bienvenuâąeâąs : utilise l'Ă©criture inclusive chĂšre aux militants de la zone. elle lĂ©gende une cabane sur la D281 qui s'apparente Ă une sorte de point relai. On peut lire le mot "Ă©picerie" sur une pancarte.Ici opĂ©ration CĂ©sar : est une rĂ©fĂ©rence Ă la phase de dĂ©molition survenue Ă l'automne 2012. C'est typiquement le genre de formule que l'on pourrait donner Ă un programme immobilier...Ici auparavant : sur La Paz semble ne plus exister, je ne la retrouve pas mentionnĂ©e sur les cartes actuelles⊠Je n'ai pas de certitudes Ă son sujet.
Mathieu Tremblin sâinspire des pratiques et expressions anonymes, autonomes et spontanĂ©es dans lâespace urbain et met en Ćuvre des processus ou des actions simples et ludiques pour questionner les systĂšmes de lĂ©gislation, de reprĂ©sentation et de symbolisation de la ville. Il privilĂ©gie lâintervention non-commissionnĂ©e dans lâespace urbain, la marche et la visite, la crĂ©ation dâoutils, le dĂ©tournement dâobjets, et recourt Ă des rĂ©cits, Ă©ditions, installations, photographies, et vidĂ©os pour documenter ou rĂ©investir ses expĂ©rimentations.w. mathieutremblin.com
RESTORATION (TAG CLOUDS)Restoration (Tag Clouds) consiste Ă insĂ©rer sur Google Street View les hall of fame de tags documentĂ©s en prĂ©lude de l'intervention Tag Clouds Ă leur emplacement initial dans la ville : introduire dans l'espace en ligne les tags originels prĂ©sents dans l'espace urbain, lĂ oĂč justement l'intervention proposait une contamination de l'espace rĂ©el par un nuage de mots-clĂ©s, principe de navigation hypertexte propre aux usages du numĂ©rique. Rue Jules Ferry, ArlesRue Montesquieu, LyonGontardstraĂe/Karl-Liebknecht-straĂe, BerlinRue de Gaillon, Rennes
Cynthia Montier s'intĂ©resse aux gestes dâappropriation symbolique dans lâespace public. Son travail se dĂ©ploie Ă partir dâinterventions situĂ©es et de dispositifs dialogiques : la conversation comme forme artistique, la co-crĂ©ation avec des actrices et acteurs de milieux professionnels distincts, la transmission de savoir-faire. Lâart comme expĂ©rience collective et la relation comme forme dâintervention sont ses leviers ; lâensemble procĂšde autant dâun processus que dâune mĂ©diation par laquelle des connaissances sensorielles ou intuitives peuvent se transformer en donnĂ©es matĂ©rielles : rĂ©sidences clandestines et interventions non-commissionnĂ©es, gestes furtifs et micro-Ă©dition, entretiens exploratoires et mises en rĂ©cit, enquĂȘtes de terrains et visites narratives, workshops et rituels collectifs. w. cynthiamontier.net
RITUAL OF HOPSCOTCH(Cynthia Montier & Ophélie Naessens) Ritual of Hopscotch est un protocole de rituel collectif et domestique en ligne qui expérimente la notion d'ésotérico-geographie soit l'appréhension de la géographie comme un espace à double dimension : à la fois virtuel et ésotérique. à partir du tracé GPS de leurs déplacements le duo d'artiste réalise un sigil (sceau cabalistique et signature magique) ; le chemin sigillique est reporté à l'échelle 1:1 en un dessin de marelle à la farine puis transféré sur Google Street View. Chaque membre du rituel collectif est invité à récolter une image de pierre dans son espace domestique pour la charger d'une intention symbolique avant de la déposer sur la marelle géolocalisée.
Dans ma pratique plastique, je mâintĂ©resse Ă la question des traces â digitales ou analogiques â que nous produisons plus ou moins consciemment et que nous laissons derriĂšre nous. Je suis donc attentif Ă lâĂ©volution des dispositifs technologiques qui les produisent et aux nouveaux usages quâils induisent. Jâai rĂ©cemment rĂ©alisĂ© le portrait dâun homme qui dĂ©veloppe son avatar mĂ©moriel, Ă partir des publications le concernant trouvĂ©es sur Internet (The unauthorized portrait of F). Jâai remontĂ© la trace de fantĂŽmes qui peuplent les appareils numĂ©riques obsolĂštes (Racing a Ghost). Je me suis Ă©galement penchĂ© sur la circulation et lâidentification des images sur le web et au sein des rĂ©seaux de seconde-main (Christiane ou La Maison). Avec Cassandre Poirier-Simon, nous avons menĂ© une rĂ©flexion sur lâutilisation des assistants personnels dans les domaines crĂ©atifs (Amorce). Ces projets sont empreints dâune forme de mĂ©lancolie que lâon pourrait nommer « digital spleen ».âšâšw. quentinlannes.com
PLACES SAINT-NIZIER (SEPTEMBRE 2010 - AOĂT 2019)Il y a quelques annĂ©es, Google Street View sâest dotĂ© dâune fonction permettant de parcourir les diffĂ©rentes prises de vues effectuĂ©es par leur voiture depuis une mĂȘme position, Ă travers le temps. Dans lâespace urbain, oĂč les voitures-photographes semblent passer plus souvent quâen campagne, cela permet de documenter de nombreuses Ă©volutions : des devantures changent de propriĂ©taire ou de design, des bĂątiments sont construits, dâautres dĂ©truits, la vĂ©gĂ©tation suit le rythme des saisons, des tags et des affiches font leur apparition, des trottinettes de location sâinstallent sur les trottoirs, des humains sont pris sur le vif de nouvelles actions quotidiennes. Ces diffĂ©rents instants dâun mĂȘme lieu se superposent comme des calques mais ne communiquent pas entre eux. Dans cette proposition, jâutilise la prise de vue dâune place lyonnaise comme toile de fond, sur laquelle je fais surgir des humains, un oiseau, une ombre et des des nuages qui ont occupĂ© ce mĂȘme espace, Ă dâautres instants.